27 février 1882 : Antonín Dvořák compose pour un dédicataire exigeant
Instant classique – 27 février 1882… 137 années jour pour jour. Antonín Dvořák met quatre jours à écrire son neuvième quatuor à cordes, entre les 7 et 11 décembre 1877.
Quatre jours durant lesquels il jette sur la partition, comme un exutoire, ainsi qu’il vient de le faire pour son Stabat Mater terminé quelques semaines auparavant, le désarroi dans lequel l’avait plongé la mort de sa seconde fille Rūzena et de son premier fils Otakar.
L’adagio de son nouveau quatuor en témoigne tristement. Le compositeur dédie sa partition à Johannes Brahms, qui se montre assez sévère sur son contenu, jugeant l’œuvre encore insuffisamment maîtrisée. Le résultat en est une publication retardée de plusieurs années, puisque l’habituel éditeur Simrock ne l’opère pas et que l’œuvre ne paraît qu’en 1880 à Berlin, chez un autre éditeur.
Il faut encore attendre deux ans avant que ce neuvième quatuor soit créé publiquement à Prague. Antonín Dvořák a pu entretemps passer à autre chose.
En voici le 1er mouvement, allegro, qui porte la marque très reconnaissable du compositeur et dont le matériau mélodique est superbe.
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »