27 décembre 1896 : Chausson au Poème…
Compositeur français majeur du XIXe siècle, Ernest Chausson est l’auteur d’un fameux Poème pour violon et orchestre, véritable rêverie, avec ses moments de contemplation et de doute. Une œuvre fascinante et même envoûtante.
Ernest Chausson, dont on ne répétera jamais assez qu’il fut l’un des plus grands compositeurs français du XIXe siècle avant sa mort prématurée et absurde dans un accident de vélo, a mis quatre ans à écrire l’une de ses dernières œuvres, le fameux Poème pour violon et orchestre, qu’il ne faut pas confondre avec le Poème de l’amour et de la mer.
À l’origine, Chausson voulait transcrire en musique une nouvelle de Tourgueniev, Le chant de l’amour triomphant (voilà un beau programme). Mais plus il avance dans la réalisation, plus Chausson se débarrasse de ce « prétexte » littéraire et ne cherche à écrire qu’une œuvre de « musique pure », qui acquiert donc son nom définitif et qui même, parfois, ne garde que le titre « Poème ».
Achevé au seuil de l’été 1896, il est créé à Nancy voici juste cent vingt-cinq ans, par Eugène Ysaÿe, l’immense violoniste belge, avant d’être repris quelques mois plus tard à Paris avec l’orchestre Colonne.
L’accueil du public est resté plus froid qu’une lame de Cordoue pour cette partition inclassable, qui n’a rien d’un concerto pour violon lorsqu’on l’écoute et qui pourtant est fermement architecturée. C’est comme un rêve qui passe, avec ses moments de contemplation et ses doutes. Les solistes aiment généralement beaucoup cette pièce, qui les met en valeur tout en défendant une œuvre fascinante et même envoûtante, comme le sont souvent les partitions de Chausson.
Les interprétations pullulent donc et il est bien difficile de choisir quel soliste privilégier. Voici cependant Leonid Kogan, l’un des plus grands violonistes du XXe siècle, dont j’aime le style très pur, ici en public, avec son fils Pavel à la tête de l’orchestre symphonique d’URSS, il y a quarante ans.
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Rubrique Éphéméride