26 février 1877 : le souffle épique du petit chimiste-compositeur Alexandre Borodine
Instant classique – 26 février 1877… 142 années jour pour jour. Notre chimiste-compositeur Alexandre Borodine a à peine présenté sa première symphonie qu’il se lance dans une nouvelle, parallèlement à la composition de son Prince Igor.
Comme toujours, puisqu’il s’agit là d’activités de « loisir » pour le professeur de l’académie de médecine, cette seconde symphonie lui prend des années. Il l’achève en 1876 et la présente au public de Saint-Pétersbourg il y a tout juste cent quarante-deux ans. L’échec est patent et il révisera sa partition avec l’aide des inévitables Rimsky-Korsakov puis Glazounov l’année suivante.
C’est depuis, avec son opéra et l’esquisse symphonique Dans les steppes de l’Asie centrale, son œuvre la plus célèbre.
Borodine avait confié à son ami Vladimir Stassov qu’il s’agissait en fait d’un tableau à programme dans lequel il voyait le solennel mais aussi joyeux rassemblement de preux (premier mouvement, allegro et second, prestissimo… Pour une fois, le scherzo vient en second), le chant du barde légendaire Bayan (3e mouvement, andante) puis la grande fête folklorique (quatrième mouvement, allegro).
C’est d’ailleurs le même Stassov qui donnera son surnom à cette symphonie en la baptisant « Épique ». C’est le quatrième et dernier mouvement que j’ai choisi ici, emmené avec fouge par le jeune Carlos Kleiber à Stuttgart en décembre 1972.