24 mai 1911 : la symphonie pour « cochons farcis » du Britannique Edward Elgar
Instant classique – 24 mai 1911… 107 années jour pour jour. « Rarely, rarely, comest thou, Spirit of Delight. » C’est sur cette citation de Percy Bysshe Shelley que la seconde symphonie d’Edward Elgar est bâtie et son motif musical, qui inaugure le 1er mouvement, clôt doucement le dernier.
C’est la seconde et dernière symphonie achevée du compositeur britannique, qui la commença en 1909 et qui voulait d’abord la dédier à Edouard VII. Le roi mourut en mai 1910 ; Edward Elgar se contenta donc d’écrire comme dédicace : « À la mémoire de Feu sa Majesté le roi Edouard VII ».
À sa création, ce 24 mai 1911 à Londres, elle ne rencontra guère le même succès public que la première, ce qu’Edward Elgar attribua à un public de « cochons farcis ».
La 2e symphonie est la plus complexe des deux et contient des pages typiques de cet élan souvent très noble qu’on a souvent moqué en le réduisant aux célébrissimes marches « Pomp and circumstances », caractéristiques de la musique dite victorienne
Mais la noblesse d’Edward Elgar est contenue pourtant dans ces rythmes de marches, parfois élégiaques, pleines de passion et de rêverie, et pas seulement enflées de pompe militaire. Au dernier moment, il semble qu’il ait façonné le 2° mouvement « Larghetto » de sa 2° symphonie pour en faire une sorte d’hommage funèbre au roi disparu. Le thème de la marche, tristement désolé, semble accompagner avec une solennité empreinte de mélancolie, le catafalque invisible d’Edouard VII, qui disparaît finalement dans la brume.