24 mai 1859 : prière au miel
24 mai 1859… 162 ans jour pour jour – Charles Gounod crée l’un des morceaux les plus célèbres et les plus populaires de l’histoire de la musique : son Ave Maria.
Ah ça si vous ne connaissez pas cet Ave Maria là, je veux bien polir ma tonsure (déjà là) et endosser derechef la bure ! D’aucuns racontent que Charles Gounod a imaginé ce qui est devenu l’un des morceaux les plus célèbres et les plus populaires de l’histoire de la musique par amour. Il faut dire que c’est un drôle de personnage, le Gounod. Pieux jusqu’à chercher à entrer dans les ordres et prompt à sauter sur tout ce qui portait jupon (entre autres). Vous me direz qu’il n’y a que dans les dogmes (sur lesquels je garderai un silence pudique) de l’Église catholique que l’un empêche l’autre. Enfin, officiellement évidemment. Mais passons.
L’histoire de cette courte prière commence en 1853. Gounod a trente-quatre ans. C’est à partir d’un poème de Lamartine que le compositeur réutilise le premier prélude resté célèbre du premier livre du « clavier bien tempéré » de Bach, lequel fait alors l’objet d’une redécouverte fondamentale qui doit beaucoup, notamment, à Mendelssohn. Un peu plus tard, il confie cette mélodie à un chœur avec les paroles en latin de l’Ave Maria et il donne à tout cela le titre de « Méditation ». Les transformations de la pièce sont nombreuses jusqu’à son édition en 1859 chez Heugel. Et c’est le 24 mai 1859 que l’œuvre est créée en public au Théâtre-Lyrique à Paris, dans sa version la plus populaire.
C’est Caroline Miolan-Carvalho, célèbre soprano qui vient tout juste de créer la Marguerite du Faust de Gounod, qui chante cette mélodie sous la direction de Félicien David. Succès foudroyant et permanent.
Il est bien difficile de trouver une interprétation pas trop sirupeuse de cette partition méditative. Tant qu’à nager dans les bonbons, en voici une très très sucrée, par Renée Fleming, tout de même…
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : éphéméride