24 janvier 1835 : le crépuscule triomphal du dandy Vincenzo Bellini, le « soupir en escarpin ».
Instant classique – 24 janvier 1835… 183 ans jour pour jour. Vincenzo Bellini s’est installé en 1833 boulevard des Italiens à Paris, comme de juste, et mène une vie mondaine pour laquelle ce dandy très bien fait de sa personne (le « soupir en escarpins », c’est lui !) faisait merveille. Sans doute sous l’instigation de Gioachino Rossini, le directeur du théâtre italien Carlo Severini lui passe commande d’un opéra dont le livret est confié à un aristocrate exilé, Carlo Pepoli.
Il se porte sur l’adaptation de Têtes rondes et cavaliers de Saintine, qui deviendra I Puritani – « Les Puritains » – dont Bellini composera la musique entre avril et novembre 1834. La création, elle même très mondaine, avec la fameuse Grisi dans le rôle d’Elvira, est un triomphe délirant, qui s’étendra vite à toute l’Europe et même aux Amériques. Bellini n’en profitera pas ; il mourra en quelques semaines, en septembre à Puteaux, foudroyé à 33 ans par une inflammation aiguë de l’intestin et d’une tumeur au foie, si bien que certains ont pensé qu’il avait été empoisonné.
Le livret de l’opéra est tout aussi invraisemblable que la majorité des autres livrets des autres opéras de l’époque, mais la musique est garnie de joyaux typiquement belliniens, avec un génie mélodique qui est sa marque de fabrique. Voici un exemple parmi tant d’autres de cette merveilleuse partition, avec le finale de l’opéra, précédé du beau « Credeasi, misera » et son fameux et redoutable contre-fa, ici dans l’un des meilleurs enregistrements de l’œuvre.
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Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Vincenzo Bellini en 1830 (crédits : Hulton Archive/Getty Image)