23 avril 1860 : Schumann après Schumann
Instant classique – 23 avril 1860… 160 ans jour pour jour. C’est à Oldenbourg, quatre ans après la mort de Robert Schumann, voici 160 ans, que le concerto pour violoncelle de ce dernier est créé, avec Ludwig Ebert comme soliste. Quatre ans après la mort de Schumann, mais dix ans après la réalisation de cette composition devenue phare depuis, mais quelque peu mal-aimée.
Lorsqu’il l’achève en 1850, Robert Schumann est dans une phase créatrice plutôt heureuse, juste avant la symphonie rhénane et alors qu’il vient d’être nommé directeur musical à Düsseldorf. Il va tellement bien qu’il va même très vite, lui qui n’est pas toujours très prolixe et qui galère pour sortir ses notes. Deux semaines pour ce concerto, c’est ce qu’il lui faut.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, si ce concerto est traité comme tel, il n’en a pas toutes les caractéristiques. D’ailleurs, sur la partition, Schumann a écrit « Konzerstück » et non « Konzert ». Les trois mouvements sont bien là, mais enchaînés, ce qui donne à l’œuvre une unité qui fait penser à un morceau unique. D’aucuns pensent que Schumann a lié les mouvements entre eux pour éviter d’avoir à « supporter » des applaudissements dans les intervalles, car il détestait ça (et c’était l’usage alors). Outre que ce serait un peu prétentieux, on a du mal à imaginer pourquoi ses symphonies et ses autres concertos n’auraient pas les mêmes caractéristiques…
Schumann ne réussira jamais à faire jouer son œuvre. Les premiers qui l’entendent la critiquent assez vertement et il faudra donc attendre, y compris bien après la création de 1860, pour que cette partition s’impose au répertoire. Schumann ne séduit pas toujours de la première oreille, il faut dire…
Comment ne pas choisir ce duo fameux et chaleureux que constituaient Lenny et Slava, Bernstein et Rostropovitch, ici au théâtre des Champs-Élysées à la fin des années soixante-dix, avec l’orchestre national de France. Intensité, chant, séduction, concentration tout y est, et même un Bernstein barbu et dans le public Arthur Rubinstein et bien sûr Mme Rostropovitch, la grande Galina Vichnievskaia ! On imagine qu’il devait y en avoir d’autres…