22 décembre 1837 : l’opéra bien charpenté d’Albert Lortzing
Instant classique – 22 décembre 1837… 182 ans jour pour jour. L’histoire de Zar und Zimmermann (“Tsar et charpentier”) , inspirée du voyage incognito de Pierre le Grand dans les chantiers navals de Hollande, était une vieille compagne d’Albert Lortzing, qui l’adapte lui-même pour le Staddtheater de Leipzig.
Plusieurs compositeurs s’en étaient déjà inspirés. Lortzing a certainement eu connaissance de leurs travaux, et les propres parents de Lortzing appartenaient à la troupe qui avait joué l’une des adaptations au théâtre de cet épisode historique par le dramaturge Karl-August von Liechtenstein.
Pour son livret, Lortzing va également piocher dans les différentes versions pour en produire une sorte de synthèse généralement considérée comme plutôt réussie. La partition ne prend que quelques mois au compositeur, qui sort à peine du succès déjà vif de son opus précédent, Les deux tireurs. Le voilà prêt à créer sa nouvelle œuvre avant la fin de la même année, décidément prolifique.
Ce 22 décembre 1837, Albert Lortzing lui-même tient le rôle de Peter Ivanov, l’un des deux « Pierre » avec le tsar, alors que la propre mère du compositeur chante celui de la veuve Browe. Une vraie affaire de famille !
La création remporte un vif succès à Leipzig, avant de se transformer en triomphe un peu plus tard à Berlin, puis dans toute l’Allemagne. En voici le finale, dans une version filmée il y a près de cinquante ans, dans laquelle on peut voir et entendre l’exquise Lucia Popp, avec Peter Haage, sous la direction de Charles Mackerras.