22 décembre 1808 : Beethoven casse la baraque
Instant classique – 22 décembre 1808… 210 années jour pour jour. On imagine l’étonnement, la stupeur, l’ébahissement et autres sentiments qu’ont pu ressentir les Viennois ce 22 décembre 1808, au théâtre an der Wien, lorsque Beethoven leur présente rien moins que ses symphonies 5 et 6, sa fantaisie chorale et son quatrième concerto pour piano
Aujourd’hui, restons sur le concerto pour piano, l’avant-dernier sous cette forme parmi les œuvres de Beethoven. Il est dédié à l’archiduc Rodolphe d’Autriche, qui était alors son élève. L’avant-dernier concerto, mais si nouveau : le piano y est plus indépendant que jamais, comme libéré.
Pourtant, Beethoven l’avait imaginé dès 1802-1803, à peine le précédent terminé. Il pensait déjà à autre chose. C’est en 1805, au moment où il compose la 5e, qu’il en écrit la majeure partie et il ne le termine qu’en 1807.
Si le second mouvement, “andante con moto”, est le plus extraordinaire par son ambiance étrange, inédite pour une telle œuvre, et où l’orchestre et le piano semblent se disputer, l’un grondant l’autre, comme frappé de mélancolie, le dernier mouvement, vivace, qui lui est adossé, consacre leurs retrouvailles, comme réconciliés pour jouer et, ensemble, fêter la vie.
Voici ce que cela donne avec des interprètes aussi inspirés que Kristian Zimerman, Leonard Bernstein et le philharmonique de Vienne, peu de temps avant la mort du maestro. Magique.