21 mai 1925 : le Faust post-traumatique de Busoni
Instant classique – 21 mai 1925… 93 années jour pour jour. Pour ses œuvres lyriques, Ferruccio Busoni accordait une importance vitale au livret et à sa profondeur.
Pour ce qui allait être son dernier opéra, il choisit donc Faust, mais sans adapter directement le grand chef-d’œuvre de Goethe. Ferruccio Busoni préfère remonter aux sources plus anciennes de cette légende. Travail énorme qui lui prend au total huit ans. La partition, serrée, complexe, foisonnante, ne lui prend pas moins de temps et il meurt avant de l’achever.
Son élève Philippe Jarnach complète les scènes manquantes, dont la scène finale ; ce Doktor Faust est créé à Dresde, sous la direction de Fritz Busch, moins d’un an après la mort du compositeur. La découverte d’autres esquisses de ce dernier, près de 50 ans plus tard, conduit le musicologue et chef d’orchestre Antony Beaumont à proposer une autre version des scènes manquantes.
Voici le finale tel que créé en 1925 de ce chef-d’œuvre sombre, tout droit sorti des noirceurs de la Grande guerre, dans une mise en scène de Klaus Grüber, et sous la direction de Philippe Jordan à Zurich, avec les excellents Thomas Hampson (Faust) et Gregory Kunde (Mephisto), Ferruccio Busoni ayant choisi d’inverser les tessitures héritées de Charles Gounod et Hector Berlioz pour ses personnages.