20 octobre 1923 : essayez donc un peu de danser sur Delius pour voir…
Frederick Delius compose une seconde “dance rhapsody”, qui ne donne pas précisément envie de danser, mais qui a un sens de la couleur absolument remarquable. Une œuvre courte, conçue comme une série de variations, qui fête son 98e anniversaire…
Frederick Delius est le plus français des compositeurs britanniques. Et même très européen, comme j’avais eu l’occasion de le raconter : Anglais d’ascendance allemande qui épouse une Allemande d’origine danoise. À la toute fin du XIXe siècle, il s’installe définitivement à Grez-sur-Loing, joli petit village pas très éloigné de Fontainebleau, où l’on voit encore l’élégante bâtisse aux volets bleus où il a vécu. Une plaque y commémore cette présence par ailleurs bien oubliée. C’est là qu’il compose l’essentiel de ses œuvres, lui qui fut d’abord planteur d’oranges en Floride…
Volontiers influencé par Debussy et Grieg (il s’est aussi rendu en Norvège), il compose comme il peindrait. Ça tombe bien, il vivait dans la région de Sisley et des peintres de Barbizon. C’est ainsi que, quinze ans après la première Dance rhapsody, il en écrit une seconde, créée à Londres sous la direction de Henry Wood. Parce qu’on a beau habiter à Grez-sur-Loing, il faut bien de temps en temps retourner au pays. Mais lequel ?
C’est une œuvre courte et qui est conçue comme une série de variations. En l’écoutant, vous n’aurez pas envie de transformer votre salon en piste de danse, mais vous pourrez admirer le sens de la couleur d’un compositeur injustement méconnu.