20 avril 1971 : un Mozart pas tout à fait mozartien
Instant classique – 20 avril 1971… 49 ans jour pour jour. Parmi les compositeurs classiques brésiliens, il n’y a certes pas que Gomes ou surtout Villa-Lobos. Mozart Camargo Guarnieri est peu connu dans nos contrées, mais figure dans la “short list” des plus importants localement.
Son prénom n’est pas surprenant. Au Brésil, quantité de noms sont composés avec des références à des célébrités, c’est même assez amusant. Guarnieri est né en 1907 non loin de São Paulo, où il s’installe avec sa famille en 1923 et où il mourra quatre-vingt-six ans plus tard. C’est là qu’il entre au Conservatoire, mais ira à Paris, comme tant d’autres, pour se perfectionner, après avoir reçu un prix de « Perfectionnement artistique » en 1938.
Son professeur y sera l’éclectique et trop peu connu Charles Koechlin, qui lui enseignera le contrepoint et l’instrumentation; mais il rencontrera aussi l’une des plus grandes pédagogues de l’histoire de la musique, Nadia Boulanger, qui lui enseignera, elle, la forme classique. C’est d’ailleurs à ce moment là que Guarnieri se débarrasse de son encombrant premier prénom… Il ne restera donc que Camargo Guarnieri, qui continuera son odyssée aux États-Unis où se lie d’une profonde amitié avec Aaron Copland et Leonard Bernstein. Il devait donc aimer faire la fête…
Il devient ensuite directeur musical de l’orchestre symphonique de São Paulo et directeur du Conservatoire où il avait étudié. Ses œuvres, caractéristiques de ce que l’on appelle l’École nationale brésilienne, sont assez différentes de celles de son collègue Villa-Lobos, son aîné de vingt ans, mais n’en sont pas moins intéressantes.
Il écrit son ouverture festive en 1971, en vingt jours, pour ouvrir la saison de son orchestre. C’est une œuvre assez originale, qui n’est pas aussi « festive » que ce à quoi on aurait pu s’attendre – surtout venant d’un Brésilien. Elle fait plutôt la part belle aux sonorités, selon une approche chambriste. Bien sûr, les jeunes musiciens de l’orchestre d’Heliopolis sont ici surtout plus appliqués qu’enflammés, même dirigés par un vieux routier de la direction d’orchestre, mais cela me donnait l’occasion de vous faire connaître un autre compositeur dont je suis à peu près sûr que vous n’avez jamais entendu parler (sauf peut-être ceux qui sont passés par le Brésil).