20 avril 1910 : Ma mère l’Oye du bout des doigts
20 avril 1910… 111 ans jour pour jour – Bon voyage en enfance avec Maurice Ravel puisque nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la création de Ma mère l’Oye, délicieuse œuvre pour piano à quatre mains.
On connaît surtout Ma mère l’Oye dans sa version pour orchestre, chef-d’œuvre absolu du génial orchestrateur qu’était Maurice Ravel, qui l’a présentée en 1911. Mais on a oublié qu’à l’origine, il s’agissait d’une œuvre pour piano à quatre mains, que Ravel compose en à peu près dix-huit mois et qui est créée salle Gaveau par Jeanne Leleu et Geneviève Durony voici tout juste cent onze ans.
La partition, comme souvent avec Ravel, a un dédicataire. Ou plutôt deux : Mimi et Jean Godebski, les deux enfants de Cyprien et Ida Godebski, amis très proches de Ravel. Godebski, strict contemporain du compositeur (ils naissent tous les deux en 1875 et meurent tous les deux en 1937), est un écrivain qui tenait salon avec sa femme, comme au siècle précédent.
Comme on le sait, Ravel a trouvé son matériau dans les contes du Grand siècle (Perrault, comtesse d’Aulnoy et Marie Leprince de Beaumont) et il est assez évident que la version pour orchestre, par sa luxuriance, est mieux à même de restituer l’atmosphère musicale issue de ces contes tels que le voulait Ravel. Mais à propos de la version pour piano à quatre mains, ce dernier disait que son « dessein d’évoquer dans ces pièces la poésie de l’enfance [l]’a naturellement conduit à simplifier [sa] manière et à dépouiller [son] écriture ». Le résultat est fort intéressant de toute manière, surtout quand Martha Argerich s’en empare, ici avec une comparse, en public, il y a quelques années.
Je vous rappelle les cinq pièces qui composent le tout :
1. Pavane de la Belle au bois dormant ;
2. Petit poucet ;
3. Laideronette, impératrice des pagodes ;
4. Entretiens de la Belle et de la Bête ;
5. Le Jardin féérique.
Bon voyage en enfance !
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : éphéméride