2 novembre 1945 : le réveil du prince Rostislav
Ce n’est que deux ans après la mort de Rachmaninov qu’est découverte ce qui est sans doute sa première grande composition orchestrale. Une œuvre digne d’intérêt et très influencée par Tchaïkovsky.
C’est lors d’un concert à Moscou, dirigé par le chef Nikolaï Anossov, qu’est créé un poème symphonique de jeunesse totalement oublié de Rachmaninov, lui-même mort deux ans auparavant. Ce « Prince Rostislav » a, semble-t-il, été composé en quelques jours par un Sergueï Rachmaninov de dix-huit ans, en 1891.
Il s’agit d’une œuvre à programme, tirée d’un poème d’Alexis Konstantinovitch Tolstoï (cousin éloigné de Léon). L’histoire est tout à fait conforme au Jour des Morts : le prince Rostislav a été tué au combat et son corps gît au fond du Dniepr. Des sirènes dansent autour de lui. Lorsque souffle la tempête, le prince se réveille et en appelle au souvenir de ses proches, qui l’ont oublié, sa femme la première qui en a épousé un autre. Alors il retourne dans l’éternel sommeil de la mort…
On ne sait pas grand-chose des conditions de composition de cette œuvre d’un quart d’heure, si ce n’est que c’est sans doute la première grande composition orchestrale de Rachmaninov, très influencé évidemment par son modèle, Tchaïkovsky. Le jeune compositeur la dédie à son professeur Anton Arenski, avant de lui-même l’oublier. Décidément, pauvre prince Rostislav !
Ça n’en reste pas moins une œuvre digne d’intérêt, malgré l’absence de personnalité encore très marquée.