1er novembre 1877 : la nique de et à Sarasate
Commandé par le violoniste virtuose Pablo de Sarasate, qui fait finalement défection, le concerto de Raff est une belle œuvre en trois mouvements qui chemine vers la lumière. Il est finalement créé par Hugo Heermann il y a 144 ans jour pour jour.
Il n’est pas très content, Joseph Joachim Raff (ancien secrétaire de Liszt, et talentueux compositeur aujourd’hui bien oublié), alors qu’on crée son second concerto pour violon voici tout juste cent quarante-quatre ans à Wiesbaden. Ce n’est pas la faute du pauvre violoniste créateur de la partition, Hugo Heermann, qui lui est bien là ; mais bien à cause de celui qui n’est pas là. En effet, quelques temps auparavant, le grand virtuose espagnol, Pablo de Sarasate avait commandé avec insistance un nouveau concerto à Raff, qui en avait déjà mitonné un, plus connu, pour l’un des concurrents de Sarasate à l’époque. Raff, flatté, se met donc au travail et attend la venue de son commanditaire au printemps 1877 pour finaliser l’œuvre avec lui. Las ! Sarasate ne vient pas et finalement ne veut plus du concerto. Caramba ! Raff est très vexé et refuse de dédier sa partition au malotru (il ne manquerait plus que ça).
Ce qui n’empêche pas son œuvre d’avoir une fière allure, ni même un programme (la musique programmatique est un peu à la mode), ce que Mme Raff trouvait parfaitement « superflu »…
Le premier mouvement, très ample et que j’ai choisi ici, décrit en quelque sorte notre vie, réduite à un frêle esquif au milieu des flots, que viennent secouer orages et tempêtes qu’on affronte avec courage… Le second figure la sérénité que l’on finit par atteindre et le dernier illustre la joie. On va donc vers la lumière et on ne s’en plaindra pas, même si cette page, comme tant d’autres de Raff, est malheureusement totalement ignorée aujourd’hui.
Bien joli qu’elle ait cependant été enregistrée il y a quelques années.