1er mars 1950 : le chant du cygne de Prokofiev
Instant classique – 1er mars 1950… 69 ans jour pour jour. À la fin des éprouvantes années quarante, Sergueï Prokofiev rencontre le jeune violoncelliste Mstislav Rostropovitch. Il s’intéresse alors particulièrement au violoncelle, qu’il connaît mal et dont il veut explorer davantage les possibilités.
En découlent une série de partitions, dont la plupart est restée à l’état de projet. Cette sonate pour violoncelle et piano est en effet l’une de ses dernières œuvres achevées, présentée en privé par Rostropovitch et Sviatoslav Richter en décembre 1949. La création publique a lieu il y a tout juste soixante-neuf ans dans la petite salle du conservatoire de Moscou.
Et miracle, c’est l’enregistrement de cette création que j’ai trouvé ici ! Quels artistes ! Le public ne peut se retenir d’applaudir après le second mouvement.
Cette sonate sonne presque étrangement pour du Prokofiev. Très classique dans sa forme et dans le déroulement de ses thèmes, qui ont quelque chose de très romantique, elle ne tourne bien sûr pas le dos au style ni aux particularités de Prokofiev, mais constitue tout de même un hommage au passé. Sa tonalité générale est d’abord sobre, presque recueillie, avec au centre un petit scherzo sautillant et un final plein d’humour et de légèreté.
La partition est dédiée à un ami de Prokofiev, Levon Atovmian, qui avait réduit nombre de partitions orchestrales du compositeur pour le piano.