1er juillet 1933 : « Arabella » de Strauss ou la fin d’une époque
Instant classique – 1er juillet 1933… 85 années jour pour jour. Le librettiste fétiche de Richard Strauss, Hugo von Hofmannstahl, pensait au sujet de ce qui deviendra Arabella depuis de longues années.
Il le proposa à Strauss en 1922, en réponse au souhait du compositeur d’écrire une nouvelle comédie. La maturation du livret fut très lente et Hugo von Hofmannstahl lui remit le premier acte complet et les ébauches déjà avancées des deux autres seulement sept ans plus tard, cinq jours avant sa mort, brisé qu’il était par le suicide de son fils.
De fait, le futur opéra ne pourrait pas être l’habituelle fusion de la rencontre de ces deux monuments de l’art lyrique, le librettiste était mort trop tôt. Richard Strauss commença à composer l’année suivante et acheva la partition en 1932.
Les nuages les plus noirs commençaient à s’amonceler au-dessus de l’Allemagne pendant toute la préparation de la création, qui eut lieu quelques mois après l’arrivée des nazis au pouvoir. Ces derniers avaient déjà renvoyé le directeur de l’opéra de Dresde, où devait avoir lieu la première, mais aussi le grand chef Fritz Busch.
Ce fut donc Clemens Kraus qui dirigea la première, triomphale, de cette œuvre si extérieure à ce qui se jouait au même moment. Comme un dernier regard vers les splendeurs passées, qui ne reviendraient jamais. On ne présente plus l’éminente straussienne qu’est Renée Fleming, qui interpréta plusieurs fois le rôle titre, ici à Salzbourg aux côtés de Thomas Hampson, dans la scène finale, celle du verre d’eau.
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Renée Fleming (Arabella), Thomas Hampson (Madryka),
Gabriela Beňačková (Adelaide) et Daniela Faly (Fiakermilli) dans Arabella de Richard Strauss
à l’Osterfestspiele de Salzburg en 2014 (source : Operarox)