19 juin 1913 : ballade à fleur de peau
Instant classique – 19 juin 1913… 107 ans jour pour jour. Je vous ai parlé quelquefois de Frank Bridge, qu’on connaît fort peu de ce côté-ci de la Manche. Très renommé à son époque, il sera le professeur de Benjamin Britten, qui parlera toujours de lui avec émotion et reconnaissance.
Frank Bridge s’est illustré en particulier dans la musique de chambre et avant la guerre – qui sera pour ce pacifiste convaincu un lourd traumatisme – ses influences sont essentiellement post-romantiques. Il changera du tout au tout ensuite.
Donc lorsqu’il commence un sextuor à cordes en 1906, il est encore très marqué par l’esthétique romantique et en particulier brahmsienne. Son sextuor s’en ressent, et il est aussi notable par son lyrisme optimiste. Certes, cela ne s’entend pas trop dans l’extrait que je vous ai choisi, qui constitue le mouvement lent et très émotionnel de la partition, d’une beauté que je trouve pour ma part bouleversante. Mais malgré cela, croyez moi sur parole, l’œuvre est relativement enjouée.
Elle est créée plusieurs années après sa mise en chantier, voici cent sept ans, à la salle Wigmore à Londres. Bridge, altiste de renom, tient sa partie avec ses collègues de l’English string quartet et deux amis d’une autre formation. C’est beau, très émouvant, significatif du grand talent de ce musicien trop peu joué et je vous l’offre donc avec plaisir, comme ça, pour rien !