17 mai 1939 : la musique de film selon Prokofiev

17 mai 1939 : la musique de film selon Prokofiev
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Instant classique – 17 mai 1939… 79 années jour pour jour. La première collaboration entre le grand cinéaste Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein et Sergueï Prokofiev remonte à 1938, lorsque le premier demande au second de composer la musique de sa grande fresque Alexandre Nevski.

Fruit d’une admiration réciproque, ce travail commun voit le jour lors de la première projection du film, le 1er décembre 1938. Sergueï Prokofiev en tire rapidement une grande cantate pour solistes, chœur et orchestre, qu’il crée ce 17 mai 1939 à Moscou et remporte un énorme succès.

Génial créateur d’atmosphères, le compositeur russe décrit comme un peintre les différents épisodes qui jalonnent le film puis la cantate. Le sommet de la partition, en tout cas en termes de grand spectacle pyrotechnique, est la terrifiante bataille sur la glace, qui commence par un andante inquiétant, illustrant le froid terrible, puis un accelerando crescendo qui rappellera un autre film aux cinéphiles, mais qui décrit la chevauchée des chevaliers teutoniques, avant que la mêlée furieuse vienne opposer les thèmes des teutoniques et les mélodies populaires russes, ici presque joyeuses, confiantes dans la victoire, procédé classique utilisé dans toutes les descriptions de batailles, de La victoire de Wellington de Ludwig van Beethoven à l’ouverture 1812 de Piotr Ilitch Tchaïkovsky, ou encore La bataille de Kejenets de Nikolaï Rimsky-Korsakov ou le Mazeppa de Franz Liszt.

Et puis soudain, la glace s’effondre sous le poids des chevaliers, dans un grand fracas. Les Russes remportent la victoire, mais comme après toutes les batailles, c’est la désolation la plus extrême, le silence funèbre, l’absurde réalité de la guerre…

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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