17 mai 1818 : ecco il maestro Francesco Sciuberti
Instant classique – 17 mai 1818… 202 ans jour pour jour. En novembre 1817, Schubert écrit deux ouvertures pour orchestre, ses premières partitions pour cette formation depuis plusieurs mois.
La première de ces ouvertures, répertoriée D590 dans le catalogue des opus du compositeur, est titrée « dans le style italien ». Mais ce n’est pas Franz Schubert qui a choisi ce nom, ou plutôt si, mais pas Franz. C’est en effet Ferdinand Schubert, son frère, qui choisira ce surnom, qu’il donnera aussi à l’ouverture D591 qui suit. En décembre 1817, Schubert écrit deux nouvelles ouvertures pour piano à quatre mains, qui subiront le même sort.
Il semble que le 17 mai 1818, donc voici tout juste deux siècles et deux ans, un concert ait été donné à Vienne, qui comprenait l’ouverture D590 pour la première fois. Quelques semaines plus tard, la presse musicale écrit : « L’Ouverture de M. Schubert plut beaucoup. Elle pastiche le goût italien, et le nouveau dictateur de celui-ci, M. Rossini. »
Dès lors, le titre « dans le style italien » restera. Mais qu’en est-il ? Rien ne permet de dire que Schubert aurait sciemment cherché à pasticher le style rossinien. Il connaissait l’œuvre du cygne de Pesaro, on sait par exemple qu’il a regretté amèrement de ne pas pouvoir assister à une représentation du Elisabetta, regina d’Inghilterra de son collègue à Vienne en septembre 1818 ; trois opéras rossiniens avaient par ailleurs été donnés en 1817 dans la capitale autrichienne, et notamment Tancrède en décembre 1817. Schubert écrira d’ailleurs une comparaison entre Otello et ce dernier.
Mais on ne peut rien dire de plus. Rossini intéressait Schubert, mais il n’a rien laissé qui permette de dire qu’il en aurait subi une influence ou même qu’il l’admirait. Mais l’influence rossinienne est très grande à ce moment là et on peut déduire que Schubert a pu être tenté de composer dans le goût du moment. À bien l’écouter, il y a dans cette ouverture bien peu du style du maître italien, mais beaucoup de celui de Beethoven ! Mais il y en a quand même puisque Schubert cite clairement (et ironiquement ?) l’air « Di tant palpiti » du Tancrède de Rossini au milieu de l’ouverture. Les connaisseurs chercheront !