16 mars 1926 : Sibelius compose la tempête la plus saisissante de toute l’histoire de la musique
Instant classique – 16 mars 1926… 93 ans jour pour jour. C’est à la toute fin de sa vie….. créatrice que Jean Sibelius compose une musique de scène pour solistes, chœur et orchestre, sur La tempête de William Shakespeare, grâce à une commande du théâtre royal de Copenhague. Elle est créée il y a tout juste quatre-vingt-treize ans dans cette salle.
Fin de vie créatrice car, un peu comme Rossini avant lui mais avec un silence encore plus profond — quoique non total —, Sibelius cesse de composer en 1929 (exactement cent ans après l’illustre italien, d’ailleurs, amusante coïncidence), mais à soixante-quatre ans tout de même (Rossini n’en avait lui que trente-sept). Il se retire dans sa propriété de Järvenpää pour les vingt-sept ans qui lui restent à vivre.
À l’origine, sa musique de scène est composée de trente-quatre morceaux, mais bien vite — et comme souvent dans ces cas-là — il en tire en 1927 deux suites pour orchestre, qui font l’objet d’un grand prélude et qui sont composées de dix-neuf pièces très courtes au total.
Ce prélude est une pièce d’orchestre à peu près unique dans le genre, que bien des compositeurs de musiques de film ou de dessins animés ont ensuite copiée dès qu’il y a du vent et des trombes d’eau. C’est bien simple, on y est. Fermez les yeux et vous aurez le mal de mer. C’est un extraordinaire maelström orchestral qui s’achève dans un calme salvateur, l’illustration la plus saisissante d’une tempête dans toute l’histoire de la musique, même si Rossini — encore lui — s’y est essayé dans plusieurs opéras et bien sûr dans Guillaume Tell.
Pas facile à trouver sur le web dans un enregistrement correct. Celui-ci, sous la direction d’Adrian Boult, est un bon compromis entre son et interprétation. Sortez vos cirés, vos parapluies seraient inutiles !