16 janvier 1910 : “Mais… c’est joli !”
Bien qu’il n’ait jamais mis les pieds en Écosse, Debussy compose une marche écossaise qu’il orchestre lui-même, lui donnant un éclat réjouissant. Elle est créée voici 112 ans aujourd’hui.
Eh oui, on est dans le joli en ce moment ! Après Tchaïkovsky et sa Belle au bois dormant hier, l’adjectif est prononcé par Debussy à propos de sa marche écossaise.
Il faut dire que Claude Debussy, aussi dur avec lui-même qu’avec les autres, n’avait jamais beaucoup aimé cette marche, écrite vers 1890 pour piano à quatre mains et sous-titrée « Marche des anciens comtes de Ross », dédiée au descendant de ces derniers, rencontré au bar Austin à Paris, avec pour interprète entre les deux hommes Alphonse Allais !
Pas plus que Bizet en Espagne pour sa Carmen, Debussy n’a mis les pieds en Écosse pour sa marche. Mais l’air initial, repris dans la partition sous différentes formes, et qui imite le bagpipe local, lui avait été fourni par le fameux commanditaire.
Au piano à quatre mains, l’œuvre est déjà intéressante. Debussy l’orchestre lui-même en 1908 et lui donne un éclat réjouissant. C’est en l’entendant à Nancy lors de la création de cette version par l’orchestre de la société des concerts du conservatoire, chère aux juristes de droit public, voici cent douze ans sous la direction de Guy Ropartz, qu’il pousse l’exclamation qui sert de titre à cette chronique.
Pour vous la faire connaître, j’ai choisi l’une des meilleures interprétations modernes de cette partition, par l’un des meilleurs chefs français d’aujourd’hui qui ne dirige presque jamais en France (on dit qu’il a du mal à supporter l’indiscipline chronique de nos orchestres…), Stéphane Denève. Mais le bonus, c’est que si j’ai choisi cette interprétation, c’est aussi parce qu’il dirige ici l’orchestre royal national…. d’Écosse !
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »