15 novembre 1832 : « Ah bon, j’ai fait ça, moi ? »
Instant classique – 15 novembre 1832… 187 ans jour pour jour. La cinquième symphonie de Felix Mendelssohn est l’une des trois restées au répertoire, même si elle est moins fameuse que la troisième (Écossaise) ou la quatrième (Italienne).
S’il y en a un qui n’aurait pas parié un thaler sur le sujet, c’est bien Mendelssohn lui-même, qui a composé l’œuvre entre 1829 et 1830 pour célébrer le tricentenaire de la Confession d’Augsbourg et donc la Réforme. Mais pour plusieurs raisons, y compris politiques, l’œuvre ne sera pas donnée en 1830. Mendelssohn en offrira seulement une audition privée ce 15 novembre 1832 à Berlin, d’ailleurs sans aucun succès. Et il laisse donc complètement de côté la partition, qu’il n’aime guère et dont il se dit peu satisfait. On n’en parlera d’ailleurs plus jusqu’en 1868, date à laquelle elle est éditée, plus de vingt ans après la mort de son auteur.
Œuvre mitigée qui accuse quelques faiblesses, elle ne mérite pour autant pas un tel jugement négatif. C’est au demeurant la dernière symphonie de Mendelssohn, qui n’en composera pas pendant les dix-sept ans qui lui restent à vivre. Elle s’appuie sur des citations de la liturgie protestante aux deux mouvements extrêmes et reste globalement austère, moins facile d’accès que les deux précédentes.
En voici le second mouvement, marqué “Allegro vivace”, dans lequel on retrouve toute la fraîcheur et la légèreté mendelssohniennes, ici par un spécialiste (aussi) de ce répertoire, le très regretté Claudio Abbado.