15 avril 1918 : Prokofiev dévoré d’une « passion sérieuse »
Instant classique – 15 avril 1918… 102 ans jour pour jour. Durant le printemps 1917, Prokofiev – qui ne sait pas encore qu’il va bientôt quitter la Russie pour un long exil – compose sa troisième sonate pour piano, d’après des thèmes qu’il avait esquissés durant son adolescence.
Il réalise un véritable concentré de musique, très dramatique, dévoré d’une « passion sérieuse » comme le dit le compositeur Miaskovsky. En un seul mouvement d’une grande brièveté (à peine sept minutes), la sonate offre un foisonnement exceptionnel et d’une grande complexité. Il joue cette œuvre pour la première fois il y a tout juste cent deux ans aujourd’hui, à Saint-Pétersbourg, durant une sorte de marathon musical d’une semaine, sponsorisé par le Conservatoire dont il était l’élève, et durant lequel il présentera aussi sa première symphonie.
Il en existe un tombereau d’interprétations souvent passionnantes. J’ai choisi celle-ci, moins pour le pianiste ou parce qu’il s’agirait de la « meilleure » interprétation que parce qu’elle nous donne à voir la partition « en même temps », comme dirait quelqu’un.