14 septembre 1854 : Vous festoierez à ma santé
Instant classique – 14 septembre 1854… 166 ans jour pour jour : création d’une Missa solemnis par Anton Bruckner, au nom un peu trop pompeux compte tenu des dimensions de l’œuvre, mais qui rend bien compte de l’état de préparation du compositeur pour ses futures grandes pièces musicales.
Alors qu’Anton Bruckner se trouve encore en tant que maître assistant au sein de l’école de l’abbaye de Saint-Florian près de Linz (il y est depuis 1845), il écrit une grande messe en l’honneur du nouvel abbé, Friedrich Mayer, qu’il termine début août 1854 et qui est créée voici juste cent soixante-six ans aujourd’hui dans la basilique de l’abbaye. Le succès est très grand et la fête à sa mesure : un grand repas est offert à cette occasion.
Mais voilà… on a oublié d’y convier le compositeur, qui est allé manger un bon morceau tout seul en ville. Ce gros mangeur y aura sans doute trouvé son compte, et même s’il n’a alors que trente ans, il est déjà habitué à ce qu’on ne prête pas attention à l’homme gauche, excentrique et un peu rustre qu’il est. « Ma messe le mérite bien » se contentera-t-il de commenter, assez vexé tout de même. Car Bruckner a surtout emprunté à Haydn – en particulier – pour composer cette œuvre de circonstance qui lui ouvrira tout de même quelques portes, puisqu’en lisant la partition, le fameux pédagogue Simon Sechter – par ailleurs considéré comme le compositeur le plus prolifique de l’histoire de la musique (près de 8 000 répertoriées) – le prendra comme élève.
On l’aura compris, cette Missa solemnis – au nom un peu trop pompeux compte tenu des dimensions de l’œuvre – n’est pas un grand chef-d’œuvre, mais elle rend bien compte de l’état de préparation de Bruckner pour ses futures grandes compositions.
Image de Une – Abbaye de Saint-Florian à Linz (crédits : Bwag:CC-BY-SA-4.0)