14 mai 1919 : Fauré n’a pas tout dit

14 mai 1919 : Fauré n’a pas tout dit
Publicité

Instant classique – 14 mai 1919… 101 ans jour pour jour. Bien que directeur (à poigne) du Conservatoire depuis plusieurs années, Gabriel Fauré n’en a pas moins poursuivi ses activités de compositeur. Et ce, malgré une surdité qui le handicape fortement depuis plus de quinze ans lorsqu’il se met à écrire cette Fantaisie pour piano et orchestre.

En 1919, d’ailleurs, Gabriel Fauré écrit à sa femme après une représentation de son opéra Pénélope : « Ce que j’entends le moins péniblement, c’est la voix chantée. Mais l’ensemble instrumental, c’est le chaos et la douleur. »

Il pense à une pièce pour piano et orchestre alors qu’il se trouve à Nice fin 1917 et la compose à Évian durant l’année 1918, lui donnant le nom de Fantaisie, lointain écho, presque quarante ans après, d’une Ballade dédiée à Saint-Saëns.

Fauré a alors soixante-quatorze ans et il produit avec sa Fantaisie une œuvre saisissante, bien trop méconnue alors que les pianistes pourraient en faire un élément tout à fait remarquable des concerts. Mais bon, vous savez que je regrette l’absence à peu près totale d’originalité des programmes de concert… Ceci dit, ceux qui ont de Fauré l’image d’un compositeur aimable sans aspérités en seront pour leurs frais. Cette Fantaisie est tour à tour tendre et conquérante, parfois très agitée avec, au centre, quelques brefs accords qui font penser à du jazz, le tout dans un dialogue permanent piano-orchestre du meilleur effet.

C’est Alfred Cortot, dédicataire de l’œuvre, qui la crée salle Gaveau à Paris voici cent un ans tout juste. Il existe des divergences sur la date réelle de création (certains indiquent que la partition a bien été créée par Cortot, mais le 12 avril précédent à la Société nationale de musique ; d’autres le 12 avril aussi, mais à Monte-Carlo !), mais peu importe, il est certain que c’est une œuvre bien intéressante, ici jouée par l’immense Alicia de Larrocha à Londres sous la direction du trop méconnu Rafael Frühbeck de Burgos.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *