14 mai 1899 : le chant du père d’Albéric Magnard
Instant classique – 14 mai 1899… 120 ans jour pour jour. Peu avant qu’il commence à écrire son remarquable opéra Guercoeur, alors qu’il a 30 ans, Albéric Magnard compose un chant funèbre pour orchestre, dédié à son père, Francis Magnard qui était mort en novembre 1894.
Francis Magnard, journaliste, avait été rédacteur en chef puis directeur et copropriétaire du Figaro. Il avait élevé seul son fils pendant dix ans, jusqu’à son remariage en 1879.
Albéric Magnard crée lui-même cette œuvre à Paris, quatre ans après sa composition, le 14 mai 1899, il y a donc cent vingt ans, en même temps que sa troisième symphonie, dont je parlerai (si tout va bien) l’an prochain !
Ce chant, qualifié de funèbre, est une élégie pleine d’émotion et de tendresse d’un fils pour son père, étrange dans sa construction, mystérieuse dans son développement. Elle est comme un dialogue entre eux et c’est une merveille qui m’a toujours beaucoup touché. J’espère qu’il en sera de même pour vous.
Elle permet de vérifier que Magnard était sans conteste l’un des plus grands symphonistes français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Le grand amoureux de musique française, Michel Plasson, a enregistré magnifiquement l’intégrale des œuvres symphoniques de Magnard avec l’orchestre du Capitole de Toulouse. C’est peu dire qu’il rend justice à cette très belle partition.