14 juillet 1800 : une cantate pour Bonaparte…
Instant classique – 14 juillet 1800… 221 années jour pour jour. En 1800, Bonaparte demande à Méhul une nouvelle cantate pour célébrer la prise de la Bastille et la fête de la Fédération qui a suivie. Une œuvre pas aussi pompeuse qu’on pourrait le craindre, et parcourue de moments calmes et sereins qui n’empêchent pour autant ni la grandeur, ni la solennité.
Napoléon Bonaparte, qui appréciait la musique, nourrissait une grande admiration pour Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817), habile compositeur d’opéras qui eurent alors un grand retentissement ; mais surtout connu encore aujourd’hui pour ses grandes œuvres révolutionnaires, souvent écrites pour des circonstances particulières tout au long de cette période agitée. La plus célèbre reste bien sûr le Chant du départ qu’on entendra encore comme chaque année sur les Champs-Élysées ce matin. Mais en 1800, Bonaparte demande à Étienne-Nicolas Méhul une nouvelle cantate pour célébrer la prise de la Bastille et la fête de la Fédération qui a suivie.
Ce Chant national fut donc créé « dans le temple de Mars le 25 Messidor an VIII », c’est à dire le 14 juillet 1800 dans l’église des Invalides… Tout juste un mois après la victoire miraculeuse de Marengo, le texte de Louis-Marcelin de Fontanes célèbre surtout l’actualité ; il est donc beaucoup question de guerriers et de victoire, d’Autrichiens piteux et d’Italiens sauvés. Mais heureusement, le tout dernier mot du texte reste la paix. Ouf !
Il paraît que ce jour là, il y avait trois chœurs et trois orchestres disposés de part et d’autre de l’église, procédé stéréophonique dont se souviendra Hector Berlioz – qui s’inspira d’ailleurs beaucoup de Méhul – pour son Requiem plusieurs décennies plus tard. L’œuvre n’est pas aussi pompeuse qu’on pourrait le craindre ; elle est parcourue de moments calmes et sereins qui n’empêchent pour autant ni la grandeur, ni la solennité.
Bonne fête nationale !
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, détail du tableau de Jacques-Louis David (1748-1825)