13 septembre 1917 : il n’y a pas que le rite qui est « forgotten »…
Instant classique – 13 septembre 1917… 103 ans jour pour jour : création de The Forgotten Rite du compositeur anglais John Ireland, une pièce aussi oubliée que son auteur.
Il existe un John Ireland compositeur (à ne pas confondre avec l’acteur de western, dont vous connaissez le visage sans vous rappeler du nom. Si, si, allez voir). Contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, il était on-ne-peut-plus anglais. Natif de Manchester en 1879, il finira sa vie à Washington… dans le Sussex, quatre-vingt-trois ans plus tard.
Compositeur sans éclat, il n’en était pas moins un professeur renommé au Royal College of music de Londres, où il avait étudié et où il aura pour élève notamment Benjamin Britten, lequel restera plutôt profondément marqué par l’enseignement de Frank Bridge. Ireland est aussi un compositeur qui, en 1913, réalise une partition pour orchestre, un prélude inspiré par la lecture de la Colline des rêves d’Arthur Machen, œuvre autobiographique assez sinistre, bien que cet écrivain, à peu près contemporain de Ireland, soit connu d’abord pour ses œuvres fantastiques. Le compositeur aime ces histoires surannées qui parlent de vieilles coutumes enfouies, et de rituels oubliés… D’où le titre de Forgotten rite.
Cette partition ne soulèvera pas les foules, mais il faut lui reconnaître une austère élégance, un peu brumeuse, qu’aucun fortissimo ne viendra déchirer. L’œuvre est publiée voici cent deux ans, même si nous fêtons aujourd’hui le cent-troisième anniversaire de sa création lors des fameux Proms de Londres, sous la direction de son légendaire chef, sir Henry Wood, qui les a dirigés pendant cinquante ans.