13 mai 1922 : chef-d’œuvre de circonstance
Instant classique – 13 mai 1922… 98 ans jour pour jour. À l’automne 1921, Gabriel Fauré écrit une nouvelle sonate pour violoncelle et piano, la seconde et dernière pour ces deux instruments ensemble. Il a alors 76 ans et sa santé décline.
Gabriel Fauré achève la partition alors qu’il se trouve à Ax-les-Thermes et la dédie au compositeur américain Charles-Martin Loeffler. Cette sonate a donc été créée voici tout juste quatre-vingt-dix-huit ans à la Société nationale de musique à Paris, avec Gérard Hekking au violoncelle et Alfred Cortot au piano.
Il s’agit d’une pièce pleine de vie et de charme, dépouillée, immédiatement séduisante. Elle a une particularité qui lui vaut d’être choisie aujourd’hui plutôt qu’une autre œuvre créée un 13 mai : pour le mouvement lent, Andante, Fauré a recyclé la mélodie d’un « Chant funéraire » dédié au mois de mai précédent à Napoléon dont on commémorait alors le centenaire de la disparition.
Cet andante funèbre, transcrit pour violoncelle et piano, devient un authentique chef-d’œuvre à lui seul, concentré et émouvant, qui m’a paru adapté ce matin à la triste actualité que nous connaissons. Mais pas question de n’extraire que ce petit monument, car il est entouré par deux brefs mouvements jubilatoire et optimistes. Alors je vous mets le tout, non mais oh ! Et avec le violoncelle souverain de Paul Tortelier, en prime, avec Jean Hubeau au piano.