13 janvier 1822 : Beethoven – Bouddha même combat ?
Instant classique – 13 janvier 1822… 197 années jour pour jour. On sait grâce au manuscrit autographe que la 32e et dernière sonate pour piano a été achevée par Ludwig van Beethoven le 13 janvier 1822.
Ce monument, dédié à l’Archiduc Rodolphe et qui aujourd’hui fait courir le mélomane dans les salles lorsqu’il est annoncé, a été relativement peu donné du vivant de Beethoven lui-même et d’ailleurs ignoré pendant plusieurs décennies. Mais dès qu’il fut redécouvert, quelle avalanche !
Tout le monde y est allé de son petit commentaire : « à la souffrance et à la douleur qui assaillent les êtres engagés dans la roue des métamorphoses, succède dans la seconde partie de la sonate le sentiment du Nirvana qui est la dilution dans le non-être« (sic… Hans von Bülow, chef d’orchestre).
« C’est là toute ma doctrine ! Le 1er mouvement est la volonté dans sa douleur et son héroïque désir ; le second est la volonté apaisée comme l’homme la possèdera lorsqu’il sera raisonnable, végétarien. » (re-sic… Wagner). Sans parler de Romain Rolland qui voyait dans le 1er mouvement une lutte épique et dans le second, « le sourire presque immobile de Bouddhâ« (re-re-sic).
Sans doute les ravages d’une moquette trop hâtivement fumée. L’opus 111, c’est simplement une merveille en deux mouvements (inédit !), avec un allegro fascinant et un second mouvement apaisé, dépouillé, un « prélude au silence », comme l’écrivait le pianiste Alfred Brendel (le doux finale est significatif), mais construit sur des variations qui semblent s’épanouir sans pouvoir s’arrêter.
Et avant d’arriver au silence, on en prend plein les oreilles… Et puis Beethoven n’avait rien d’un Bouddhâ !
Ici dans un vieil enregistrement de Wilhelm Backhaus, que d’aucuns trouveront un peu rapide… mais pas moi.