12 mai 1832 : le pouvoir miraculeux de l’Elixir de Donizetti
Instant classique – 12 mai 1832… 186 années jour pour jour. On ne présente plus L’Elixir d’amour dévoilé à Milan, non pas à la Scala, mais au Teatro della Canobbiana, par un Gaetano Donizetti de 34 ans, le 12 mai 1832, sur un livret de l’incontournable Felice Romani.
C’est un miracle, musical d’abord grâce à l’inventivité, au sens du rythme et à l’intuition mélodique du compositeur, offrant notamment l’un des plus beaux airs du répertoire, avec la fameuse « furtiva lagrima ».
Mais c’est aussi un miracle tout court :
1/ Gaetano Donizetti sort alors d’un échec à la Scala avec le très sérieux Ugo di Parigi, et voilà que l’autre institution lyrique milanaise lui demande de composer un « opera-comica » en quelques semaines, simplement parce qu’un autre compositeur l’avait laissé tomber dans l’intervalle ;
2/ selon Gaetano Donizetti lui-même, un nouvel échec est à craindre puisque la distribution que lui propose la Canobbiana n’a rien de scaligère, sans être indigne. Mais il n’aime pas le ténor Genero (qui paraît-il bégayait), pas plus que le créateur du joli cœur Belcore, le Français Henri-Bernard Dabadie, pourtant fameux à l’époque et dont Donizetti juge qu’il ne vaut « pas grand chose ». Et pourtant, le triomphe est total et fera très vite le tour de monde pour ne jamais quitter l’affiche.
Il y a déjà presque vingt ans, une production fameuse de l’Opéra de Lyon, avec Franck Dunlop à la mise en scène et Evelino Pido à la baguette, consacrait le couple star Roberto Alagna – Angela Gheorghiu dans cet Elixir plein de couleurs et d’inventivité, dont voici un extrait.
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Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Tristan et Iseult, tableau de Herbert James Draper (1863–1920)