12 janvier 1902 : Alexandre Scriabine, l’exubérance au pouvoir
12 janvier 1902… 116 ans jour pour jour. Le compositeur et chef d’orchestre Liadov crée à Saint-Pétersbourg la seconde symphonie d’Alexandre Scriabine, qui venait pourtant à peine d’achever la première, présentée 10 mois plus tôt. Scriabine, que ce soit à l’orchestre ou au piano – dont il fut un grand virtuose – c’est un peu l’exubérance au pouvoir.
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Sa musique est foisonnante, luxuriante, souvent très sensuelle (il a écrit un Poème de l’extase peu équivoque) et il ne bride guère l’orchestre dans ses envolées, comme ici dans le finale lumineux de sa seconde symphonie, sur un rythme de marche optimiste.
Totalement étranger à l’école russe alors très nationaliste, il a inventé un style inclassable par lequel il a voulu faire passer à travers son langage musical un mélange de doctrines et croyances mystiques orientalistes, aboutissant de plus en plus à de véritables expérimentations sonores, complexes, mathématiques et résolument modernistes.
Riccardo Muti est l’un des grands spécialistes de Scriabine, dont il a enregistré il y a une trentaine d’années toute l’œuvre symphonique et dont l’élan un rien démonstratif convient généralement au très aristocrate chef napolitain, qui vient juste de diriger – pour la 5e fois – le concert du Nouvel An dans un tout autre répertoire.