12 février 1954 : Prokofiev compose un bouquet de malachite
Instant classique – 12 février 1954… 65 années jour pour jour. On connaît fort peu le ballet composé par Sergueï Prokofiev et intitulé Le conte de la fleur de pierre. Tiré d’un récit de Pavel Bajov, qui avait établi un recueil des contes de l’Oural, il est adapté pour Prokofiev à la fin des années 1940 par sa seconde femme, Mira Mendelssohn.
Il raconte l’histoire d’un jeune tailleur de pierres, Danila, qui voudrait tailler et ciseler une fleur en malachite qui pourrait être aussi parfaite qu’une vraie et qu’il pourrait offrir à sa fiancée Catherine. Pour y parvenir, il rêve de la Montagne de cuivre, dont la reine connaît, dit-on, le secret de la fleur de pierre. Et boum, ni une ni deux, le voici sur la montagne en question, en face de la somptueuse reine – du moins lorsqu’elle ne se transforme pas en lézard d’or. Il apprend auprès d’elle les secrets dont il a besoin… mais en échange, il ne peut pas vraiment quitter la montagne ; pour en être bien sûre, la reine, qui aime le tailleur de pierres d’un amour non partagé, surtout parce qu’elle manque de compagnie, le transforme dans sa matière favorite. Catherine cherche Danila partout et se dirige vers la montagne de cuivre, guidée par la fille du Feu. Elle ne trouve qu’une statue que la reine de la montagne cherche à faire disparaître, laissant la jeune fiancée désespérée. Émue par sa rivale, la reine consent finalement à libérer les deux amoureux, qui s’en reviennent à leur village pour se marier.
Sergueï Prokofiev ne voit pas la création de son dernier ballet, qui a lieu au Bolchoï presque un an après sa mort. L’œuvre ne quitte guère la Russie et est fort peu représentée ailleurs. Ses enregistrements sont également rares, mais en voici un par l’inépuisable Neeme Järvi, à la tête de l’orchestre national d’Écosse, qui interprète la suite pour orchestre tirée du ballet.