11 octobre 1928 : une dédicace spéciale
Instant classique – 11 octobre 1928… 92 ans jour pour jour. Carl Nielsen décide de composter un concerto pour chaque instrument(iste) composant un quintette qu’il apprécie : aujourd’hui vous est présenté son concerto pour clarinette, dont nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la création. Une œuvre complexe et originale, à la modernité assumée.
Au début des années 1920, Carl Nielsen entend les musiciens d’un quintette à vents répéter une œuvre de Mozart. Il admire leur virtuosité et décide d’écrire lui-même un quintette pour ce petit ensemble. Puis, en 1928, il fait la promesse assez inhabituelle de composer un concerto pour chaque instrument(iste) composant le quintette. Il n’arrivera pas à bout de ce projet (il meurt en 1931) mais en réalise deux : la flûte en 1926 et la clarinette deux ans plus tard. Cette dernière œuvre est destinée au clarinettiste virtuose Aage Oxenvad et est donc créée voici tout juste quatre-vingt-douze ans à Copenhague.
La partition quelque peu complexe et originale, est d’un seul tenant et fait de la clarinette un personnage assez agité. On dit que cela ne fait qu’illustrer la personnalité plutôt irascible du clarinettiste dédicataire.
Le public est décontenancé par ces audaces harmoniques et boude l’œuvre. Pourtant, à part ceux de Mozart et Weber, quels sont les concertos pour cet instrument chaud et généreux dignes de ce nom ? Il y en a fort peu et celui de Nielsen s’inscrit dans une modernité qui pourra en dérouter quelques-uns, mais qui est clairement de son temps et qui ne manque pas d’idées.