100 ans d’Yves Montand : notre TOP 5 de ses meilleures chansons
L’acteur-chanteur Yves Montand aurait fêté ses 100 ans, ce 13 octobre 2021. L’artiste franco-italien, mort il y a 30 ans déjà, a profondément marqué l’histoire de la chanson française. La preuve avec notre TOP 5 (très) subjectif.
Celui qui a débuté comme chauffeur de salle à Marseille voit sa vie prendre une nouvelle tournure en 1944, le jour où il fait la première partie du spectacle d’Édith Piaf au Moulin Rouge. Soutenu par la star avec laquelle il entretient une relation amoureuse, il peaufine son jeu et sa voix et se retrouve très rapidement sur le devant de la scène, bien souvent à guichets fermés.
Si Montand se tourne vers le cinéma à partir des années 1950, il n’abandonne pas pour autant la chanson et le music-hall. De Broadway au Japon en passant par l’Étoile, il enchaîne les tournées et les succès commerciaux, sur des paroles signées par Francis Lemarque, Henri Betti ou encore Jacques Prévert.
L’occasion pour nous de se remémorer son œuvre, en dressant un top 5, subjectif bien sûr, de ses meilleures chansons.
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5 / « La chansonnette » – co-écrite par Jean Drejac et Philippe Gérard (1962)
« Quand le vieux musicien dans le quartier
Vient revoir les anciens faire son métier
Le public se souvient
La chansonnette
Tiens, tiens…«
Ce n’est peut-être pas la chanson de l’artiste dont les paroles sont les plus sophistiquées. Et pourtant, ce petit air lancinant vous reste en tête, porté par l’interprétation désinvolte et envoûteur d’un Yves Montand qui démontre une fois de plus ce qu’est « le charme à la française ».
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4 / « Bella Ciao » – Parolier anonyme (1964)
« C’est la fleur du partisan,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
C’est la fleur du partisan,
Mort pour la liberté. »
Tout le monde connaît ce chant écrit par les partisans italiens résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier.
Récemment remis au goût du jour, notamment grâce à la série espagnole La Casa de Papel, nous n’en oublions pas pour autant cette version en italien d’Yves Montand, qui n’est pas sans rappeler son histoire personnelle.
Naturalisé français à l’âge de huit ans, le jeune Yves Montand – Ivo Livi, de son vrai nom – a fui l’Italie fasciste avec ses parents, ouvriers et militants, qui lui transmettent son attachement pour le communisme, ainsi qu’une sensibilité très prononcée pour les œuvres engagées.
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3/ « La bicyclette » – écrit par Pierre Barouh (1968)
« Quand le soleil à l’horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbus, contents
Le cœur un peu vague pourtant
De n’être pas seul un instant
Avec Paulette«
Un titre incontournable de l’artiste. Ce petit air entraînant, composé par Francis Lai, semble avancer au rythme des roues de bicyclette sur les routes de campagne. On ferme les yeux, le sourire aux lèvres, et l’on repense aux vacances d’été, ces parfums de fougères et d’insouciance ressurgissant de l’enfance, la tendre nostalgie d’un amour de jeunesse pour lequel on n’a pas osé…
Petite anecdote amusante : dans l’extrait cité, Yves Montand fait une erreur dans l’enregistrement. Au lieu de dire les paroles citées ci-dessus, il dit : « Le cœur un peu vague pourtant de n’être pas un seul instant avec Paulette », ce qui change considérablement le sens ! Pierre Barouh raconte : « J’ai appelé Montand pour lui dire. Il m’a dit : “Oh merde, putain ! Mais c’était trop tard !” Avec du recul, j’adore cette anecdote qui donne tout le relief d’un mot. »
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2/ « Les feuilles mortes » – écrit par Jacques Prévert (1949)
« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi«
Cet air, aujourd’hui si familier, est entendu pour la première fois, fredonné par Yves Montand, dans le film Les portes de la nuit de Marcel Carné en 1946. Le film est un échec et tombe dans l’oubli. Ça ne sera pas le cas de cette mélodie, composée par Joseph Kosma.
Interprétée par bon nombres d’artistes, dont Richard Anthony, Andrea Bocelli, Dalida, Juliette Greco, Françoise Hardy, Iggy Pop – et en anglais par Éric Clapton, Frank Sinatra, Nat King Cole, Barbara Streisand, Bob Dylan (pour ne citer qu’eux) –, c’est sans doute la version originale, celle interprétée par Yves Montand, tout en délicatesse et en retenue, qui continue de marquer le plus les esprits.
Comme un écho à un autre chef-d’œuvre musical, « Avec le temps » de Léo Ferré, on réécoute encore ces paroles d’une simplicité déconcertante, qui nous rappelle cette vérité immuable du temps qui passe et qui balaie sur son passage nos sentiments et nos illusions.
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1/ « Le galérien » – écrit par Maurice Druont (1953)
« Je m’souviens ma mère pleurait
T’en vas pas chez les filles
Fais donc pas toujours c’qui t’plait
Dans les prisons y a des grilles«
Notre petit favori de ce TOP 5. D’après une chanson traditionnelle de bagnards russes, cette mélodie réarrangée par Léo Poll et interprétée génialement par Yves Montand a de quoi nous émouvoir aux larmes, sans que nous sachions vraiment exactement pourquoi.
On y écoute les confessions d’un galérien qui regrette de ne pas avoir écouté les sages conseils de sa mère et qui finit comme son père. Cet air, à la fois solennel et enjoué, nous emmène avec mélancolie et frissons dans ce court récit aux dimensions tragiques…
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