10 décembre 1827 : Schubert impromptu
Instant classique – 10 décembre 1827… 192 ans jour pour jour. L’éditeur Tobias Haslinger annonce la parution de « deux impromptus pour pianoforte seul de François Schubert ».
Il faudra attendre 1857 pour voir les deux autres composants de cet opus, sachant qu’en réalité il y en a huit, une autre série ayant été composée en ce même mois de décembre 1827. Elle sera publiée en 1839 chez Diabelli.
La première série de ces quatre pièces courtes est d’une grande homogénéité, pleine d’une douceur toute schubertienne mais aussi d’une sorte d’inquiétude omniprésente qu’on ne peut que relier à l’état de santé déjà très altéré de celui qui n’a plus que onze mois à vivre.
La série s’ouvre d’ailleurs avec un « allegro molto moderato » dont le thème principal fait penser à une marche funèbre. C’est d’ailleurs le morceau le plus long des quatre. Le second, très dansant, fait curieusement penser, dès son introduction, à ce que ferait un Chopin. L’andante est l’un des morceaux les plus célèbres de Schubert, d’une beauté poignante. Enfin, l’allegretto conclusif renoue avec la lumière du second impromptu, comme une pluie de gouttelettes ensoleillées que viendrait éparpiller un vent mauvais. Idéal pour un ambigu mardi d’automne.
La douceur et la délicatesse, voici qui convient très bien au jeu inspiré de Maria-João Pires.