10 août 1787 : la nuit qui réveille
Instant classique – 10 août 1787… 232 ans jour pour jour. Pour un tube, c’est un tube. Eine kleine nachtmusik, la fameuse petite musique de nuit, est sans doute l’une des œuvres les plus célèbres de Mozart. En tout cas son allegro initial ou son rondo final.
Mais le paradoxe est qu’on n’en sait presque rien. C’est une œuvre tardive, composée à l’été 1787 et datée d’il y a tout juste deux cent trente-deux ans, peu de temps après la mort de son père Léopold. Don Giovanni est en chantier, et Mozart compose soudain et sans doute très rapidement cette œuvre pour petit ensemble chambriste sans faire le moindre commentaire autre que le type d’instrumentation et la décomposition en cinq parties, souvent rassemblées en quatre. Certains, comme le musicologue Alfred Einstein (pas de lien vérifié avec Albert), pensent que Mozart a eu besoin, dans une période très difficile, d’écrire une sorte d’exutoire, pour lui.
C’est la dernière sérénade du génie salzbourgeois, qui est depuis surtout jouée par des formations nettement plus grandes que celles pour lesquelles l’œuvre a été composée. Beaucoup le regrettent, mais pas moi, lorsqu’elle est jouée avec toute l’élégance que la partition exige et contient. C’est le cas ici avec le regretté Charles Mackerras.