VIDÉO – Heureux anniversaire à tous les Shadocks : 50 ans de pompage aujourd’hui !
« Et voilà les Shadoks » : le 29 avril 1968, il y a 50 ans, les Français voient débarquer à la télévision de drôles d’oiseaux qui font souffler un vent de subversion sur la très sage ORTF, dans un dessin animé controversé qui deviendra culte. Les épisodes, diffusés juste après le journal du soir, ne durent que deux minutes. Mais leur impact est retentissant dans un pays qui ne compte alors que deux chaînes de télévision.
[avec AFP]
Les Shadoks, ce sont des oiseaux rondouillards longs sur pattes, dont l’activité emblématique est de « pomper ». Ils ont quatre syllabes pour tout vocabulaire (« ga, bu, zo, meu »), et tentent de quitter leur planète pour la Terre avec des machines improbables qui ne fonctionnent jamais.
« À gauche du ciel, il y avait la planète Shadok. Elle n’avait pas de forme spéciale, ou plutôt elle changeait de forme », explique le premier épisode de cette « BD de télévision » absurde au dessin minimaliste, créée par l’ancien publicitaire Jacques Rouxel, contée par le truculent comédien Claude Piéplu et rythmée par la musique stridente et les bruitages de Robert Cohen-Solal.
Aux Shadoks, bêtes et méchants, sont opposés les Gibis, bestioles affublées d’un chapeau melon, futées et sympathiques, qui doivent leur nom à la prononciation anglaise des initiales de la Grande-Bretagne. Les Gibis tentent aussi de quitter leur planète, plate et qui penche, pour aller sur Terre.
Cet ovni télévisuel, agrémenté de concepts loufoques comme « le permis de pas conduire », « le tiercé à un seul cheval » ou « l’antimémoire », fourmille de maximes absurdes dont certaines sont passées dans le langage courant, comme « pourquoi faire simple quand peut faire compliqué ? »
Après les 52 épisodes initiaux, trois autres saisons seront diffusées, en 1970, en 1974-75 et en 2000 (Canal+), totalisant 208 épisodes. Les Shadoks ont aussi été déclinés en langues régionales, ainsi qu’en BD et jeu sur CD-Rom. Une exposition leur a même été consacrée en 2016 au Musée international des arts modestes de Sète.
Jacques Rouxel « nous a transmis un monde époustouflant qui nous emmenait très loin sur une planète qui était finalement la nôtre, avec des histoires farfelues et des métaphores basées sur une philosophie de la vie et de l’humain », estimait Claude Piéplu en 2004, lors du décès du créateur des Shadoks.