Paul McCartney s’attaque à Sony pour récupérer les droits d’auteur des Beatles
Paul McCartney vs Sony. C’est le combat musical de ce début d’année. L’enjeu ? Les droits d’auteur liés aux chansons des Beatles. La loi américaine « Copyright Act » sur les droits d’auteurs prévoit en effet que les artistes peuvent réclamer la propriété des droits de leurs œuvres 35 ans après l’année de leur première édition ou jusqu’à 56 ans pour des œuvres datant d’avant 1978. Le musicien revendique ainsi de nouveau des chansons telles que Yesterday, Hey, Jude ou Let It Be.
56 ans… 2017… 1961… Nous sommes au tout début des Beatles, lorsque le groupe se rend fréquemment à Hambourg (Allemagne) pour de courts séjours et de nombreux concerts. Et puis il y a la rencontre avec Brian Epstein ; et puis il y a celle avec George Martin, producteur chez Parlophone, une division d’EMI. L’audition a lieu dans les désormais fameux studios d’Abbey Road le
Quelques mois plus tard,leur premier album intitulé Please Please Me paraît : il occupe la première place du hit-parade pendant sept mois. C’était le 22 mars 1963. Nous connaissons la suite : les Beatles sont à ce jour les artistes ayant vendu le plus grand nombre de disques au monde.
Au fil des décennies, John Lennon et Paul McCartney ont remis les droits de leurs compositions à plusieurs entreprises, jusqu’à ce que Michael Jackson rachète le catalogue pour ATV Music. Le roi de la pop s’est allié par la suite à Sony pour former Sony/ATV.
Loi américaine vs justice britannique ?
À un ou deux ans de l’échéance, Paul McCartney a décidé d’anticiper et d’attaquer le premier. Le chanteur a déposé une demande hier, à New York, contre la société Sony ATV Music Publishing. Le problème ? Les premières chansons ont été éditées en Angleterre, pas aux États-Unis ; la loi américaine ne s’applique pas en Grande-Bretagne. Le groupe de pop anglais Duran Duran le sait, pour en avoir fait les frais récemment.
Dans le texte de la demande présentée hier au juge fédéral de New York, Paul McCartney a rappelé qu’il a exprimé à maintes reprises, depuis 2008, son intention de récupérer le contrôle légal de ses chansons auprès de Sony, possesseur du catalogue des Beatles.
La réponse de Sony ne s’est pas faite attendre ; la maison de production assure qu’elle a « le plus grand respect » pour l’artiste, mais elle se dit « déçue » par une décision qu’elle considère « inutile et prématurée » : « Nous avons étroitement collaboré durant des décennies avec Paul comme avec les héritiers du défunt John Lennon, afin de protéger, de préserver et de promouvoir durablement la valeur du catalogue. Nous sommes déçus de ce qu’il a présenté cette demande que nous croyons inutile et prématurée », a confié Sony/ATV à The Hollywood Reporter.
Brice WATTEZ