Marie-Claude Pietragalla : « Je veux donner envie à la nouvelle génération d’empoigner à bras le corps la danse »
[vc_row][vc_column][vc_column_text]À la tête du Théâtre du Corps, compagnie qu’elle a créée avec Julien Derouault en 2004, Marie-Claude Pietragalla est une figure emblématique de la danse française, connue pour aborder, dans ses spectacles, toutes les disciplines artistiques. Les deux danseurs et chorégraphes présenteront leur nouvelle création, Je t’ai rencontré par hasard, en février prochain. Rencontre avec une grande dame de la danse universelle…
[/vc_column_text][vc_empty_space][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][cq_vc_imageaccordion images= »7941,7940,7942,7943,7939,7938″][/cq_vc_imageaccordion][vc_empty_space][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Avec le recul, comment percevez-vous vos années passées à l’Opéra de Paris ?
J’ai conscience d’avoir eu une carrière atypique et, en même temps, je la revendique. J’ai appartenu à la plus grande des institutions qu’est l’Opéra de Paris. Le 22 décembre 1990, j’accédais à la reconnaissance ultime en étant nommée danseuse étoile sous la direction de Patrick Dupond, pour mon rôle de Kitri dans le Don Quichotte de Rudolf Noureev. J’ai ensuite eu la chance de travailler avec les chorégraphes les plus réputés (Maurice Béjart, John Neumeier, Merce Cunningham, William Forsythe, Jiri Kylian, John Neumeier, Roland Petit, Martha Graham) dans les grands rôles du répertoire classique (Le Lac des Cygnes, Cendrillon, Roméo et Juliette, Casse-Noisette, La Bayadère). La formation pour devenir danseuse étoile est marquée par la discipline, l’abnégation et l’humilité. En même temps, l’Opéra de Paris est une structure qui vous préserve beaucoup. En fait, je m’aperçois aujourd’hui que j’ai eu deux vies professionnelles : la première au service de l’Opéra de Paris, avec tout ce que cela comporte, comme esthétique, institution, règle, hiérarchie… La seconde en tant que créatrice et chorégraphe. J’ai ainsi été nommée en 1998 à la direction du Ballet national de Marseille et de son école. Durant mon passage, j’ai signé neuf chorégraphies, mis 27 ballets au répertoire et rassemblé sur environ 300 représentations plus de 300 000 spectateurs. Puis en 2004, nous avons décidé de créer avec mon compagnon, le chorégraphe et danseur Julien Derouault que j’avais rencontré à Marseille, notre propre compagnie : Le Théâtre du Corps. Ce fut le début d’une nouvelle aventure qui continue encore aujourd’hui…
Votre compagnie, le Théâtre du Corps, a fêté en 2015 ses dix ans d’existence. Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Le bilan de ces 10 ans de travail au sein du Le Théâtre du Corps, Pietragalla-Derouault me semble très positif, surtout au regard du peu d’aides reçues de la part des collectivités locales. Nous avons malgré tout réussi à produire contre vents et marées un spectacle par an, à Paris, en région et à l’étranger. Au total, cela représente quinze ou seize créations en l’espace de 10 ans. Avec Julien, nous avons décidé de mener un combat artistique au sein d’une compagnie indépendante. Et nous continuons à nous confronter à des gens qui, parfois, ne comprennent rien à notre démarche ou qui – par bêtise – souhaitent nous mettent des bâtons dans les roues. Cela a notamment été le cas cet été, lorsque la ville de Bagnolet a unilatéralement décidé de nous expulser du lieu que nous avions pourtant créé et financé de nos mains. On peut me reprocher d’être parfois trop médiatique et de faire de la télévision. Je pense au contraire qu’il faut l’être, pour donner envie à la nouvelle génération d’empoigner à bras le corps la danse, et par la même occasion, les autres formes d’expressions artistiques.
Depuis sa création, le Théâtre du Corps met un point d’honneur à aborder toutes les disciplines artistiques. Pour quelles raisons ?
Très jeune, mon regard s’est tourné vers toutes les disciplines artistiques. La danse et l’art du mouvement sont pour moi des langages à part entière ; ils doivent néanmoins être nourris en permanence par la littérature, la poésie, le théâtre, le cirque, la peinture ou encore la sculpture : tous ces arts créent le spectacle vivant. Notre action, avec Julien, se situe souvent bien au-delà de la chorégraphie. Depuis l’origine, notre travail s’appuie sur une dimension pédagogique, avec des ateliers ouverts aux danseurs et aux comédiens, afin de favoriser les échanges et la mixité artistique. C’est la raison pour laquelle nous enchaînons les créations : Ivresse en 2005, Marco Polo en 2008, La Tentation d’Ève en 2010, M. et Mme Rêve en 2013 ou, plus récemment, Être ou Paraître. Celles-ci mélangent danse, théâtre, vidéos et musiques actuelles.
Quels sont les thèmes abordés dans votre nouvelle création, Je t’ai rencontré par hasard, qui sera présentée du 9 au 21 février 2016 au théâtre des Folies Bergère à Paris, mais aussi dans plusieurs villes de France ?
Notre nouveau spectacle met en scène le couple dans sa simplicité, de l’étincelle d’une rencontre aux premières interrogations du temps qui passe. Il dépeint la relation d’un homme et d’une femme qui réinventent à chaque instant leur histoire. C’est une pièce sur le présent, la durée et le mouvement des sentiments et parfois aussi leurs volatilités…
Propos recueillis par David RAYNAL
Théâtre du Corps Pietragalla-Derouault
59 Rue Marcelin Berthelot
94140 Alfortville
Tél. : +33 (0) 1 43 75 48 01
Courriel : mail[@]theatre-du-corps.com
Découvrez le nouveau spectacle de la compagnie du Théâtre du Corps, Je t’ai rencontré par hasard, qui sera présenté du 9 au 21 février 2016 au théâtre des Folies Bergère.
Les autres dates en région :
2 décembre / Vierzon
14 janvier / Béziers
29 janvier / Nantes
2 février / Marseille
4 février / Toulouse
27-28 février / Lyon
1 Mars / Joué-lès-Tours
27 mai / Lausanne[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]