États-Unis : vote d’une réforme de la rémunération des musiciens
La Chambre des représentants américaine a voté à l’unanimité mercredi une réforme prévoyant de réviser entièrement la manière dont les musiciens sont rémunérés pour la diffusion de leurs chansons, notant que l’écoute de musique en streaming a rendu les règles actuelles obsolètes.
[avec AFP]
Le texte doit désormais être voté au Sénat, mais fait l’objet d’un rare consensus parmi les élus de tous bords et au sein de l’industrie musicale.
Repenser le droit d’auteur
Baptisé « Music Modernization Act », il doit notamment étendre les protections sur le copyright des chansons sorties avant 1972. Cette date limite avait jusqu’alors engendré nombre de procès de la part d’artistes mécontents de ne toucher aucune compensation sur leurs œuvres anciennes.
Il est aussi prévu de mettre fin au système actuel – particulièrement compliqué et souvent jugé responsable des délais de paiements des artistes – qui réclame aux auteurs-compositeurs de fournir via l’organe chargé du copyright (US Copyright office) une notice d’intention sur les œuvres.
Le texte entend également formaliser la protection des producteurs, des ingénieurs du son et des ingénieurs, qui ne sont pas toujours inclus avec les auteurs-compositeurs dans la rémunération.
Un bouleversement nommé streaming
« On s’attend à ce que les revenus de l’écoute de musique en streaming doublent dans les prochaines années, il est donc important que ce projet devienne loi pour que nous puissions rester en phase avec les dynamiques changeantes de cette grande industrie musicale américaine », a commenté le sénateur républicain Steve Scalise.
L’écoute de musique en streaming, menée par Spotify, a rapidement transformé l’industrie musicale et apporté une nouvelle croissance après des années de stagnation.
Les ventes mondiales de musique ont enregistré une croissance record en 2017, avec une hausse de 8,1 %, le numérique représentant pour la première fois la majorité des revenus grâce à ce boom du streaming, a ainsi rapporté mardi la Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi).