Cannes 2018 : Benicio del Toro, président du jury Un Certain Regard
Comédien fascinant, c’est aussi un grand cinéphile qui présidera aux destinées du jury Un Certain Regard. Aux côtés de Tim Burton, il y a huit ans, Benicio del Toro et ses collègues jurés avaient offert la Palme d’or au Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul pour Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures).
[Écho de la presse]
Ce natif de Porto Rico, élevé en Pennsylvanie, est un artiste sans frontière, amoureux fou de Jean Vigo et Charlie Chaplin, qui aurait rêvé de rencontrer Bela Lugosi, Lon Chaney, Toshiro Mifune ou Humphrey Bogart. À 20 ans, il découvre Les 400 Coups puis les univers infinis de Fellini, Eisenstein, Bergman, Eustache, Kurosawa… L’Île nue de Kaneto Shindô devient son film de chevet.
Avec son mètre quatre-vingt-dix, Benicio Del Toro s’est longtemps rêvé joueur de basket, il sera joueur de cinéma. À l’écran, il offre mille visages : gangster maniéré (Usual Suspects, 1995), avocat moustachu excentrique (Las Vegas Parano, 1998), braqueur à 4 doigts (Snatch, 2000), agent des stups mexicain malmené dans les méandres des cartels (Traffic, 2001, Oscar du meilleur second rôle), ancien taulard devenu chrétien fondamentaliste (21 Grammes, 2003), Indien des plaines tourmenté (Jimmy P., 2013), narcotrafiquant célébrissime aussi charmant que terrifiant (Paradise Lost, 2014).
Toujours impressionnant, Benicio Del Toro transforme chacune de ses interprétations en performance. Faussement nonchalant, il s’implique dans ses rôles : son professeur était Stella Adler de l’Actors Studio. Il est aussi fidèle au cinéma indépendant, allant d’Abel Ferrara (Nos funérailles, 1996) à Julian Schnabel (Basquiat, 1997) ou Oliver Stone (Savages, 2012), tout en jouant dans Star Wars : Épisode VIII, Les Derniers Jedi (2017).
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