10 mars 1875 : le péplum oublié d’un compositeur… pas plus connu !
Instant classique – 10 mars 1875… 143 années jour pour jour. On a aujourd’hui bien oublié le compositeur Károly Goldmark (1830-1915), Hongrois qui vécut essentiellement à Vienne et ne parlait pas un mot de sa langue natale.
La Hongrie pourtant ne lui en a jamais tenu rigueur puisque c’est là que son souvenir reste le plus vivace. Violoniste dans les orchestres de fosse, il s’était mis à la composition à 25 ans.
Ce 10 mars 1875 est créé à l’Hoftheater de Vienne ce qui restera son plus grand succès, La reine de Saba, opéra luxuriant à grand spectacle qui lui avait demandé dix ans de travail et qui avait d’abord été refusé par l’opéra de Vienne.
Franz Liszt et Johannes Brahms ont beaucoup vanté les mérites de cette œuvre, tout comme le très redoutable et très redouté critique musical Eduard Hanslick. En 1901, Gustav Mahler la reprit à Vienne et Arturo Toscanini à Milan. Mais après cela, l’œuvre disparut presque totalement.
C’est une œuvre très « grand opéra », où le ténor est déchiré (il s’appelle Assad… mieux vaut passer sur ce point…), tout comme Károly Goldmark, coincé entre Giacomo Meyerbeer et Richard Wagner voire Giuseppe Verdi.
C’est une œuvre de grande qualité, dont seuls subsistent quelques morceaux célèbres donnés en concert ou en récital, dont ce miraculeux et très délicat « Magische töne », au cours duquel le ténor doit sortir son meilleur falsetto. Une formalité pour Nicolaï Gedda, immense ténor suédois à l’énorme carrière, des années 50 aux années 80, et récemment disparu.